Qu’est ce que ça changerait?

Comme Gélule, j’ai envie de rêver. Si la médecine générale 2.0 se mettait en marche, si les MUSt (Maisons Universitaires de SanTé) étaient créées, qu’est ce qui changerait?

Pour Opale, externe en médecine?
Pour Simone, dont le médecin, le Dr Champetre, part à la retraite?
Pour Antoine, médecin remplaçant?
Pour Edith, maire d’un village de campagne?
Pour la tirelire de l’assurance maladie?
Pour le Dr Stabilo, installée depuis 15 ans?
Et pour les autres?

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Opale a 23 ans. Elle est en 4ème année à la fac de médecine. Elle ne sait pas encore quelle spécialité elle veut exercer plus tard, elle se dit que médecine générale, ça pourrait être bien.

Avant 
Elle ne fréquente que le CHU pendant tout son externat. Arrivée en fin de 6ème année, elle commence à connaître les services et les couloirs de l’hôpital comme sa poche, elle a fait des repas de stages très sympas avec les équipes soignantes, il y avait une super ambiance. Mais elle n’a mis les pieds que trois jours dans un cabinet de médecine générale. Elle s’imagine bien faire la visite dans un service hospitalier, mais gérer les consultations, les visites, le suivi au long cours, s’installer seule dans un cabinet médical et gérer toute une petite entreprise, ça ne lui dit rien… Choisir l’inconnu, c’est angoissant. Et si ça ne lui plaît pas, comment elle fera?

Après
Opale passe un mois en stage dans une MUSt, une maison de santé universitaire. Bon, c’est un peu loin de la fac, il y a de la route à faire, c’est à la campagne, mais une chambre est dispo au dessus de la maison de santé pour lui éviter de faire la route tous les jours si elle le souhaite. Elle réalise qu’on peut travailler en médecine générale et en équipe quand même. Il y a les médecins, les internes, les kinés, les infirmiers, l’orthophoniste, et tout le monde se croise dans la salle de pause pour discuter. Pendant ses heures de stage, Opale ne passe pas son temps à classer des résultats ou à faire joli avec sa blouse dans le couloir. Elle est en consultation avec une des chefs de clinique de la MUSt, elle voit des patients, des tas de patients. Elle ne sait pas encore si elle va choisir la médecine générale ou une autre spécialité. Mais elle a appris énormément pendant son stage, et elle sait un peu mieux ce que c’est qu’être médecin généraliste. Et quelle que soit la spécialité qu’elle choisisse, qu’elle travaille à l’hôpital ou en ambulatoire, elle saura que ça va au-delà de la bobologie.

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Simone va sur ses 74 ans. Elle a encore bon pied bon oeil, mais son coeur est un peu fatigué. Elle voit tous les trois mois le Dr Champetre. Ça fait 35 ans qu’ils se connaissent, elle l’apprécie beaucoup. Mais il a annoncé qu’à la fin de l’année, il prenait sa retraite.

Avant 
Le Dr Champetre a du mal à trouver un successeur. Son remplaçant habituel pour les vacances, Antoine, a décliné l’offre de reprise. Il est bien embêté pour ses patients, ça fait deux ans qu’il retarde son départ en retraite, mais cette fois, il n’a pas le choix, c’est sa santé à lui qui est en jeu. Simone, elle, va se retrouver sans médecin. Tous les généralistes des villages voisins sont débordés, ils ne prennent plus de nouveaux patients. Comment va-t-elle faire?

Après
Le Dr Champetre a du mal à trouver un successeur. Mais Antoine, son remplaçant depuis 2 ans, s’installe dans la maison universitaire de santé qui s’est créée l’an dernier à Pont sur Ruisseau, à 12 km de là. Il n’a pas voulu reprendre le cabinet du Dr Champetre, il ne veut pas travailler seul de 7h30 à 21h, et d’après Mme Champetre « Il a bien raison, au moins lui il verra ses enfants grandir! ». Il est par contre d’accord pour prendre en charge les patients du Dr Champetre qui le souhaitent. Ça permet au médecin presque retraité de partir tranquille.
Simone connaît Antoine, elle l’aime bien. Elle peut encore conduire pour aller jusqu’à la maison de santé, et quand elle l’a vu le mois dernier pendant les vacances du Dr Champetre, Antoine lui a promis que quand elle ne pourrait plus se déplacer, il viendrait en visite, même si c’était loin. « C’est prévu dans le forfait! », qu’il lui a dit.

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Antoine a 34 ans. Il a deux enfants, sa femme est chimiste dans une entreprise en banlieue. Il est généraliste remplaçant. Il aime bien travailler en campagne, c’est super intéressant, mais c’est dur. Pour un remplacement ça passe, une ou deux semaines par-ci par-là, et puis il aime bien le Dr Champetre, qui a bien besoin de lever le pied.
Mais s’installer, vraiment, c’est pas possible. Déjà, au bout de 15 jours chez le Dr Champetre, il est sur les rotules. Il ne voit ses enfants que le week-end, et encore, s’il n’est pas de garde. C’est peut-être pas un hasard si le deuxième médecin généraliste de St Guilhem s’est pendu il y a 3 ans. Lui aussi habitait sur place, lui aussi faisait des semaines de 70 ou 80 heures.

Avant
Il a beau y penser, il ne peut pas reprendre le cabinet du Dr Champetre. C’est pas faute d’avoir des patients qui le lui demandent… Mais s’installer tout seul, comme ça, c’est pas possible. Ça le tracasse, quand même, qui va s’occuper de Simone et de tous les autres? Peut-être qu’il pourrait essayer de trouver un collègue pour une installation à deux? Mais il leur faudrait une secrétaire, et trouver des locaux… il ne sait même pas par quel bout prendre le problème. Et puis sa femme ne voit pas le projet d’un bon oeil, elle sait qu’il a du mal à dire non, et qu’il va se retrouver à bosser du matin au soir, alors qu’il lui avait promis de ne pas vivre que pour son boulot. Alors il poursuit les remplacements, pour le moment, même s’il en a un peu marre de ne voir que les patients des autres.

Après
Il ne se voit pas travailler tout seul. Mais la MUSt de Pont sur Ruisseau, qui s’est créée l’année dernière, l’intéresse beaucoup. En plus il pourra prendre des externes et des internes en stage, il s’était toujours dit qu’il serait maître de stage quand il serait installé. Il a rencontré l’équipe, les infirmiers, les kinés, les médecins déjà installés, les secrétaires, et Juliette, l’agent de gestion et d’interfaçage. Elle l’aide à faire les démarches administratives pour son installation. Il a choisi l’option salariat avec une part variable liée à son activité. Ça rassure sa femme pour le prêt de la maison. S’il est malade, il n’attendra pas trois mois pour toucher des indemnités journalières, c’est quand même plus confortable!
Et puis comme ça, il pourra s’occuper des patients du Dr Champetre. C’est à 12km, mais ça ne fait pas si loin… Il a prévu plusieurs demi journées de visite, pour aller voir les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer, mais les plus jeunes ont déjà l’habitude de prendre leur voiture pour aller faire leurs courses ou aller chez le coiffeur, alors pourquoi pas pour le généraliste. D’ailleurs, les gens sont plutôt contents, Simone lui a déjà dit qu’elle viendrait vérifier s’il était bien installé pour son premier jour. Bien sûr, Dr Champetre bossait énormément, et en reprenant ses patients, il se dit qu’il risque d’avoir la même charge de travail, ça l’inquiète un peu… mais il aura l’aide des deux secrétaires et de l’AGI de la maison médicale pour reprendre les dossiers, gérer la comptabilité et les commandes de matériel. Et pour les consultations et les visites, la nouvelle chef de clinique lui a dit qu’elle pouvait sans problème prendre en charge certains patients. A eux deux plus leur interne, ils devraient réussir à travailler dans de bonnes conditions.

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Edith est le maire de St Guilhem. C’est du travail, même dans une petite commune. Elle adore son village, mais elle voit bien que les jeunes s’y installent moins. Depuis qu’il n’y a plus d’école, c’est devenu difficile. Et puis voilà que le Dr Champetre part en retraite… et sans successeur. Elle a bien essayé d’attirer du monde, elle a fait mettre des annonces un peu partout. Elle était même prête à rénover les locaux sur le budget de la mairie. Mais rien à faire. Dans trois mois, le Dr Champetre ferme son cabinet, et ça grogne dans la commune…

Avant
Edith et les conseillers municipaux parlent de ce reportage qu’ils ont vu à la télé, sur la télémédecine. Il paraît que c’est l’avenir. Edith est dubitative… la télémédecine, pour les agriculteurs retraités dans leurs fermes encore chauffées au bois, ça semble un peu difficile à mettre en place. Ça ne marchera jamais, leur truc. Non, il faut un médecin en chair et en os. Mais elle hésite encore à contacter les agences qui font venir les médecins de l’étranger… ça coûte cher, et puis elle a entendu beaucoup d’histoires de médecins qui s’installaient quelques mois et repartaient aussi vite.

Après
Le cabinet du Dr Champetre ferme, mais depuis l’ouverture de la MUSt de Pont sur Ruisseau, ça l’inquiète moins. Il y aura bien un médecin pour prendre soin de la population de St Guilhem, et même plusieurs, puisqu’il aura un interne avec lui. Bien sûr, elle aurait préféré un médecin sur place. Mais un groupe de médecins sur la communauté de communes, c’est déjà pas si mal. Ils se sont engagés à assurer la permanence des soins, et ils organisent même des actions de prévention et d’éducation thérapeutique. D’ailleurs, le mois prochain, c’est à la salle municipale de St Guilhem qu’ils viennent parler de la maladie d’Alzheimer avec le CLIC. Ça fait longtemps qu’il n’y avait pas eu de conférence à St Guilhem!

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Séraphine est la tirelire de l’assurance-maladie. Séraphine est malade. Elle est gentille, Séraphine, elle veut bien faire, mais elle n’y arrive plus. On lui en a trop demandé, pendant trop longtemps. Trop de médicaments inutiles et/ou dangereux sont remboursés. Séraphine paye les médicaments, et paye aussi leurs effets secondaires. Elle paye les anti-alzheimer qui ne servent à rien, et elle paye l’hospitalisation en cardiologie de Fernand qui a eu des troubles du rythme à cause d’un de ces médicaments. Elle a payé le Médiator, et elle en paye les conséquences. Elle paye la prise de sang que Marie a faite au laboratoire à côté de chez elle, et elle paye la même prise de sang refaite le soir même aux urgences, des fois que ça ait bougé entre les deux. Elle paye des médicaments prescrits par des médecins influencés par les laboratoires pharmaceutiques ou les leaders d’opinion. Elle ne pourra bientôt plus payer.
Certains ont des idées pour qu’elle ne s’éteigne pas trop vite.

Avant
On parle de faire payer une partie des soins à d’autres tirelires, réservées aux patients qui peuvent s’offrir une mutuelle de plus en plus chère. On met en place des franchises : Séraphine ne rembourse plus tout, elle en laisse un peu à payer aux malades, médicament utile ou pas. Ça l’inquiète un peu sur le long terme, elle se dit que certains patients ne vont pas pouvoir se soigner à temps, et que même en raisonnant seulement en terme d’économies, ça risque de coûter encore plus cher ensuite. Une hospitalisation pour une crise d’asthme avec transport en ambulance, ça coûte drôlement plus cher qu’un traitement de fond pendant un an… Mais il n’y a pas le choix, paraît-il. Même si à chaque fois qu’elle voit passer les remboursements de ces nouveaux médicaments à la mode qui n’améliorent pas la santé des patients, elle ne peut pas s’empêcher de faire le calcul des économies qu’on pourrait faire en revenant à des médicaments à l’efficacité prouvée. Combien de Plavix prescrits quand le Kardegic aurait la même utilité? 37€ la boîte de Plavix, 2,95 celle de Kardegic. Séraphine soupire, et se dit que ça ne peut plus durer…

Après
On parle toujours de faire payer une partie des soins à d’autres tirelires, réservées aux patients qui peuvent s’offrir une mutuelle. Les franchises sont toujours là.
Séraphine regarde avec intérêt ce qui se passe dans les MUSt. C’est sa copine Josette, la tirelire des ARS, qui s’occupe de payer les médecins dans ces maisons de santé. Mais Josette et Séraphine travaillent main dans la main, sur ce coup-là : quand les patients consultent, Séraphine de la sécu envoie le montant de la consultation à Josette de l’ARS. Et Josette utilise tous ces sous pour payer le salaire des médecins. Ah, elle a le beau rôle, Josette, mais ça ne lui coûte pas si cher! Cela dit, Séraphine n’est pas jalouse. Depuis que la formation initiale et continue des médecins est indépendante de l’industrie pharmaceutique, elle sent bien qu’il y a du changement. Les patients ne veulent plus d’un autre scandale du Médiator, et ils ont bien raison. Du coup, moins de médicaments inutiles prescrits, et Séraphine peut enfin souffler un petit peu, même si tout n’est pas réglé, loin de là.

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Le Dr Stabilo est installée comme généraliste à Chemin sur Ruisseau depuis 15 ans, avec deux collègues. Il y a du travail, mais elle a toujours réussi à ne travailler que 4 jours et demi par semaine, histoire de garder un peu de temps pour elle.

Avant
Elle passe quand même une bonne partie de sa journée de repos à gérer sa comptabilité, les papiers, et les commandes de matériel pour le cabinet médical. Elle a reçu hier un papier de la CPAM, elle n’avait pas mis son tampon au bon endroit sur sa feuille d’astreinte pour les gardes des trois derniers mois, il faut tout recommencer si elle veut être payée. Bien sûr, ça ne prend que 5 minutes, mais 5 minutes pour ci plus 5 minutes pour ça… tout additionné, ça l’agace prodigieusement. C’est du temps qu’elle pourrait passer à autre chose. A lire Prescrire, par exemple, ou simplement à aider son petit dernier à faire ses devoirs. Elle aime son métier, mais tout ce côté administratif, ça ne fait pas vraiment partie de son métier, pour elle. Elle prendrait bien une deuxième secrétaire pour gérer tout ça, mais ça augmenterait sérieusement les charges pour le cabinet médical,et ils viennent déjà d’engager une femme de ménage.
Elle sait que si elle est aussi sensible à tout ça aujourd’hui, c’est un peu parce qu’elle pense à sa décision de la veille, et qu’elle s’en veut un peu. Une de ses patientes lui a demandé si elle voulait bien s’occuper de sa tante Simone, qui habite St Guilhem et dont le médecin part bientôt à la retraite. Ça n’a pas été facile de dire non, mais St Guilhem est à 14km, et ça fait 2 ans qu’elle a dit qu’elle ne prenait plus de nouveaux patients. Parce que si elle accepte, les journées étant limitées à 24 heures, elle devra choisir entre travailler plus et ne plus voir sa famille, ou voir ses patients en vitesse, mais ce n’est pas sa façon de faire. Elle finira par craquer, dévissera sa plaque, et ça n’arrangera pas la démographie médicale du secteur. Alors elle se raisonne, et s’en tient à sa décision de ne plus prendre de nouveaux. Même si elle y pense pendant une semaine après.

Après
La MUSt de Pont sur Ruisseau s’est installée l’année dernière. Certains de ses patients ont d’ailleurs choisi de changer de médecin et d’aller consulter là-bas. Ça lui a fait un peu bizarre, mais finalement, elle a apprécié d’avoir un peu de marge de manoeuvre dans ses plannings. Et puis avec les chèques emplois médecins qui sont en train de se mettre en place, elle espère bien pouvoir prendre une deuxième secrétaire à mi-temps pour gérer la comptabilité. Elle va peut-être avoir le temps de reprendre le sport, elle qui dit tout le temps à ses patients à quel point c’est important!

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Je pourrais aussi vous parler de Gaëlle, visiteuse médicale depuis 7 ans, qui en a ras le bol de faire 240 km par jour et de manger un sandwich en vitesse dans sa voiture. D’Aurélie, interne en dernier semestre de médecine générale, qui se retrouve à faire un stage au CHU dans un service hyperspécialisé. De Jérôme, sage-femme, qui cherche à s’installer en libéral dans une maison de santé dynamique. De Carole, qui dirige un département de médecine générale, mais qui a bien du mal à gérer les projets de recherche en soins primaires, les terrains de stage pour les internes et les externes, et l’enseignement, par manque d’enseignants et de moyens. Mais aussi de Pierre, gros actionnaire dans un laboratoire pharmaceutique, qui voit d’un mauvais oeil les réformes qui s’annoncent.

Ces petits bouts d’histoires sont évidemment pure fiction. Et bien sûr, Séraphine et Josette les tirelires sont des clins d’oeil.

Mais c’est l’occasion de rappeler que derrière des décisions politiques et des enjeux financiers énormes, il y a des humains, dont la vie est impactée par ces décisions. En signant les propositions pour faire renaître la médecine générale, c’est à ça que je pense, aux conséquences que ça peut avoir pour les uns et les autres. Pour moi, mais aussi pour ma famille, pour mes collègues, pour mes patients, pour mes voisins, pour mes amis.

Et pour vous, qu’est ce que ça changerait?

7 réflexions au sujet de « Qu’est ce que ça changerait? »

  1. Ce que ça changerait ?
    Savoir que les praticiens exercent en campagne par choix et non pas par obligation faute de remplaçants ; savoir qu’ils travaillent en réseau, tout cela semble être gage d’une meilleur prise en charge. A l’inverse un praticien isolé, démotivé et surchargé peut s’avérer préjudiciable pour le patient.
    Aussi bien dans le domaine de la santé que pour tout autre service, il est important de maintenir le lien social dans le milieu rural. Beaucoup de personnes sont isolées chez elles, ne les isolons pas davantage en centralisant tous les services en ville. La Médecine générale 2.0 va dans ce sens, et je la soutiens.

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  5. Super ce post!
    J’ai tilté à la ligne où le doc reçoit une feuille parce qu’il n’a pas mis le tampon dans la bonne case. J’ai reçu ma feuille d’astreintes de juin et juillet. Elles ne me seront pas payées tant que je n’aurai pas fait deux feuilles : une pour juin et une pour juillet…
    Goutte d’eau peut-être mais au bout d’un moment, normal que certains se pendent, que d’autres dévissent et que personne ne s’installe…

  6. Bonjour Farfadoc,

    Ahah ! un article dans lequel le CLIC est cité ! ça fait bien plaisir. (c’était juste pour l’autosatisfaction). Ce que ça changerait, une MUSt ? je ne suis pas médecin, donc difficile à dire pour moi, mais je peux d’expérience dire ce que change une maison de santé pluri-disciplinaire : des secrétaires efficaces, qui connaissent leur médecin et les patients (je n’ai rien contre les secrétaires-standard, mais quand même…), des médecins et des professionnels qui ont une réelle volonté de travailler ensemble, de ne pas faire que du soin mais aussi de l’éducation thérapeutique, de participer à des actions collectives. Des médecins qui ont conscience que la prise en charge d’une personne doit être globale, que si le maintien à domicile n’est pas organisé, ce n’est pas une ordonnance qui aidera la personne à aller mieux…Pour moi, plus qu’une disponibilité de services, c’est un état d’esprit. dans « notre » maison de santé, il y a des permanences d’une équipe mobile de prévention du suicide, qui reçoit les personnes sur recommandations des médecins pour un entretien d’évaluation psy…c’est tellement plus simple quand les gens se connaissent, et reconnaissent qu’aucun d’entre nous n’est tout-puissant, qu’on ne peut travailler bien qu’ensemble…donc ce genre de travail, c’est bien le MUST !

    vous me réservez une petite place, un petit bureau de permanence du CLIC dans votre MUSt ?

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